LE MARCHÉ DU CENTRE
Avant sa création, il n’existe dans les quartiers bas de La Turbie que des petits commerçants et surtout de nombreux marchands ambulants qui stationnent dans les rues et sur les places publiques. Peu argentée, la municipalité n’a toutefois pas les moyens d’acquérir le terrain nécessaire qui coûte dans le centre ville 120 francs le m2. La solution consiste à se tourner vers un particulier suffisamment riche pour acheter le terrain et construire à ses frais le bâtiment, moyennant l’octroi d’une concession exclusive pour tout le quartier. Cet homme providentiel existe : il se nomme Augustin Jean Trabut et demeure au quartier des Moneghetti.
Cette entreprise lui est d’autant plus aisée, qu’il est propriétaire, avec son frère Joseph, Napoléon Antoine Trabut, d’une usine « de serrurerie et constructions en fer » spécialisée dans les “ charpentes en fer, constructions métalliques et travaux d’art “.
Terminé en moins d’un an, il ouvre ses portes le 1er novembre 1902. Il se présente alors comme “ une grande construction en pierres, fer et bois et couverte en tuiles “. Plus modeste qu’aujourd’hui, il occupe une surface de 750 m2. Le traité 1901 stipulait qu’à la fin des trente années de la concession, le terrain resterait la propriété du concessionnaire. Toutefois la commune aurait le droit de racheter au concessionnaire ledit terrain en lui payant le prix qu’il avait payé lui-même, augmenté des frais d’acquisition. Toutes les constructions et installations élevées par le concessionnaire sur ce terrain seraient à la fin de la concession abandonnées gratuitement à la commune.
Bien sûr la municipalité décide de reprendre le marché et de racheter le terrain aux clauses stipulées trente ans plus tôt. Il est facile d’imaginer la réaction de refus des frères Trabut qui se voient ainsi privés de la plus-value que le terrain a acquis pendant toutes ces années.
Témoin attentif de cette polémique, la presse du temps s’en fait l’écho.
Les deux parties campent sur leur position et seule la justice peut trancher le différend. Il faut donc plaider, les intérêts de la ville sont bien défendus et le procès se termine favorablement pour les finances communales. Les frères Trabut sont déboutés. Ils décident d’en rester là et ne font pas appel. Le marché couvert ne quittera plus le giron municipal.
LA CITÉ MARHANDE DES MONEGHETTI
Le 29 octobre 1930 la SARL Industrielle et Commerciale de Beausoleil se porte acquéreur d’un bien immobilier qui appartenait originellement à Louis Crovetto, puis à sa veuve Félicie.
Dès cet achat effectué, la société entreprend la construction de la cité marchande. Le 8 décembre 1930 Antoine, Marc Renucci (un des précédents propriétaires) industriel, parfumeur demeurant avenue Bel Respiro à Beausoleil (actuelle rue Pasteur) agissant comme gérant de la Société sollicite “ l’autorisation de surélever l’immeuble de la cité marchande, actuellement en cours de construction “.
Le projet initial jamais réalisé présentait en effet un bâtiment plus vaste que celui d’aujourd’hui. Sa façade se composait de trois étages avec un atelier et des appartements.