Tout au long de ce mois de février, la galerie culturelle propose une rétrospective de l’œuvre de Ruy Blas, artiste Beausoleillois. Un parcours artistique foisonnant et atypique, dans la mouvance de l’Ecole de Nice, qui conduira cet enfant de Beausoleil de l’Ecole du Centre au Louvre !
Ruyblas, De l’Ecole du Centre au Louvre
L’homme est né à Beausoleil, l’artiste aussi. Ruyblas, de son véritable nom Guy Mana, est un enfant de Beausoleil. Sa « madeleine » de Proust, l’école du Centre où il fait ses études ; son école buissonnière, le parc du Riviera Palace… Après ses années d’enfance, il fréquente les cours du soir de l’Ecole des Beaux-Arts de Monaco, tout en intégrant la journée le cursus d’arts plastiques de la Villa Thiole à Nice. La découverte est fulgurante, ce foisonnement créatif porté par tout un mouvement d’artistes va désormais l’accompagner sur son chemin.
Son œuvre, il la nourrit d’une interrogation qu’il estime majeure : « L’art est-il d’un quelconque intérêt pour moi ? » Après des participations déjà très remarquées à des expositions collectives dans les années 60-70, à partir de 1977, la réponse s’impose définitivement à lui. Oui, dans toute chose, Ruyblas imposera l’art à la vie.
Dès lors, il décide de faire une « entrée tonitruante » sur la scène artistique. « De manière à ne jamais faire moins », il choisit d’intituler sa première exposition en soliste, « Nice, capitale mondiale de l’art », suivie quelque temps après du célèbre « Non ! Nice n’est pas Niort. Il débute alors un travail de plusieurs années sur l’expression de la banalité, dont il se proclame le Pape, et celle de ces anonymes pris au hasard des foules niçoises et new-yorkaises, qu’il incite à travers des dialogues téléphoniques à dresser leur autoportrait.
Parallèlement à ces actions avant-gardistes, réjouissant ses amis artistes de l’Ecole de Nice dont il est officiellement membre depuis 1978, Ruyblas construit son œuvre au fil de ses expositions. Il se joue de tous les conformismes, dans la nomination même des choses. Il appellera ainsi ses peintures sur bois et pneus « Viva la muerta ! », ses premières sculptures « Vite ! », sa série de grandes toiles « One hour a day to… » ou encore « Les petites sommes d’argent m’angoissent… ! », jusqu’au titre de son film « Un western très banal » auquel participe son ami Ben.
En 1994, il donne des bras à la « Vénus de Milo » et la multiplie en une cinquantaine de sculptures dont dix d’entre elles seront plus tard exposées au Musée du Louvre sous le titre « La Vénus de Ruyblas ». De New-York à Berlin, aux grandes galeries françaises d’art contemporain, il libère sa créativité. Elle prend toutes les formes, dessins, céramiques, peintures, sculptures, écriture, lectures publiques, vidéos… Maître-conférencier à la Villa Arson, il transforme une simple leçon d’anglais en une œuvre magistrale, il crée un dictionnaire Français-Anglais, manuscrit en cinq exemplaires, engage une joute littéraire et imaginaire entre de grands auteurs classiques et lui-même. A Victor Hugo, parti à l’aube, il répond « Met ton gilet, il commence à faire frais ». Ses céramiques, il les transforme en « Repas Proustien » avec croissants et madeleines.
Depuis son atelier à Beausoleil, l’artiste inscrit son nom dans « L’histoire de la performance sur la Côte d’Azur », bien que judicieusement il s’en défende, « Eviter à tout prix de faire un chef-d’œuvre même par inadvertance ».
Exposition jusqu’au 7 mars
du lundi au vendredi de 8h à 12h30 et de 13h30 à 16h45
Galerie Service Culturel
34 bd de la République
Contact au 04 93 78 87 00
Vernissage le jeudi 1er février à 19h00