Centenaire du Sanctuaire Saint-Joseph de Beausoleil (1923-2023) samedi 18 mars 2023

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Messe célébrée par Monseigneur Dominique-Marie David, Archevêque de Monaco, cocélébrée par les vicaires généraux de Nice et Monaco, en présence des autorités françaises et monégasques.
Dévoilement d’une plaque commémorative du centenaire, suivi d’une distribution de pains bénis, d’un feu d’artifice et d’un apéritif offert à la population.
Pour Gérard Spinelli, Maire de Beausoleil : « Cette fête symbolise parfaitement la diversité et l’unité de Beausoleil, dans le respect des valeurs républicaines et laïques qui nous animent. La Saint-Joseph est un moment convivial et de retrouvailles avec nos voisins et amis, que nous sommes ravis d’accueillir ce soir. »

 

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Présents sur la photo : Monsieur le Maire et son épouse, S.E. Madame Yvette LAMBIN-BERTI, Secrétaire d’Etat,Monsieur Patrice CELLARIO, Conseiller de Gouvernement – Ministre de l’intérieur, S.E. Mgr Dominique-Marie DAVID, Archevêque de Monaco, Mgr Cyril GELEY, Vicaire Général du Diocèse de Nice, Madame Alexandra MASSON, Députée, Monsieur Xavier BECK, 1er Vice-président du Département des Alpes-Maritimes, Maire de Cap d’Ail.

 

En complément de cette célébration une exposition retraçant l’historique du sanctuaire sera présentée dans l’église.

JOSEPH, LE SAINT DU TERROIR

Beausoleil est placée sous la protection de Saint-Joseph, « Saint Patron des pères de famille et des travailleurs » depuis la décision du pape Léon XIII en 1889, et célébré le 19 mars.

 

C’est un saint très populaire auprès des classes laborieuses. La vie simple et dure de Joseph, charpentier de son métier, vécue dans l’exil, la violence et la précarité, et le travail manuel, le rendent proche des paysans, des artisans et de la classe ouvrière née au XIXe siècle. A La Turbie et à Beausoleil, les paysans pauvres et les immigrés italiens arrivés démunis, ont sans doute aimé cet homme qui leur ressemble. Ainsi ont-ils placé sous son vocable et sa protection, leur terre et leurs chemins, leur moulin et leurs églises.

 

Il existait ainsi un quartier Saint Joseph, à l’est et sous le quartier de La Bordina, un escalier dit de Saint Joseph, aujourd’hui « escalier des Fleurs », et une avenue du même nom incorporée à la Moyenne Corniche à partir de 1934. Un moulin à huile St Joseph se tenait aussi dans le vallon de la Noix à côté des moulins St Michel, St Jean, de l’Hôpital.

 

La chapelle Saint Joseph

Arrivés vers 1870, les immigrés italiens, très religieux, pétitionnent, en 1894, pour qu’une chapelle soit construite au Carnier. Seule existe la lointaine église Saint Michel au cœur du village perché de La Turbie : « Les soussignés sont obligés de faire des courses très pénibles pour faire baptiser leurs enfants, ensevelir leurs morts…et ils s’estiment très heureux quand les nouveaux nés ou leurs femmes peuvent supporter de si longs trajets par des sentiers impraticables ». Une chapelle est donc créée en novembre 1903 dans l’actuelle avenue de Verdun, dans une maisonnette louée par la commune de La Turbie à la Société Immobilière Française de Monte-Carlo Supérieur, fondée par Camille Blanc. Outre les services religieux, des séances cinématographiques y sont offertes.

 

Le Sanctuaire Saint Joseph

Très vite, la nouvelle ville de Beausoleil (1904) et sa forte démographie demandent une église plus vaste. Le 29 mars 1912, l’abbé Ubald de Lucchetti, premier curé de Beausoleil, sollicite le permis de l’édifier à l’angle du boulevard de La Tour (bd de la République) et du chemin vicinal 12 (rue François Blanc). Elle sera construite sur les plans de l’architecte Paul Lajoie (1866-1940), adjoint du maire Camille Blanc et auteur de nombreux bâtiments de notre commune, et par l’entreprise Bulgheroni. Le 16 février 1913 a lieu l’inauguration de la crypte et la bénédiction de la première pierre. Plus de 800 personnes y assistent. Le culte se poursuit durant les travaux. Le chantier est soutenu par le mécénat et des fêtes de charité données au Palais du Soleil. Après la Première Guerre Mondiale, l’argent vient cependant à manquer. Le projet, très ambitieux, de Lajoie est en partie annulé. C’est une église en travaux, pâle reflet du projet initial, qui est inaugurée le 19 mars 1923. La construction s’achève en 1927. La location de la crypte à la SBM, à partir de 1922, pour abriter les décors de l’Opéra de Monte-Carlo, reste cependant insuffisante pour régler la prestation de l’entrepreneur. Il faudra un nouvel appel à la générosité en 1937 et un emprunt auprès de la commune en 1943 pour solder la dette. Entre temps, le 15 mars 1936, l’église est élevée au rang de sanctuaire.

 

La fête patronale de Saint Joseph à Beausoleil

Deux jours de fêtes, religieuses et profanes, rassemblent alors des centaines de personnes. La messe solennelle se tient souvent devant l’entrée du domaine de La Bordina ou dans le parc de la propriété. Dans les années 80, elle est suivie d’un concert donné aux personnalités en présence des souverains monégasques. Cet immense domaine, propriété de Mme Edmond Frish, comtesse de Fels, princesse de Heffingen, construit en 1934 par deux architectes parisiens de renom, est en effet placé sous la protection de Saint Joseph dont la statue orne l’entrée. La messe s’achève par la distribution des petit pains bénis, réminiscence d’une tradition médiévale. Fête champêtre, bals populaires sur les places, dans les bars et brasseries prolongeaient les cérémonies religieuses. Aujourd’hui, un embrasement du sanctuaire clôture les festivités.

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