« Beausoleil, Fabrique de mémoires » Rencontre avec Christiane Garnero Morena

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Atelier « La malle dei Biancheri » ou comment engranger la mémoire ?

A l’occasion de ce premier atelier, récits et écritures, au Centre Histoire et Mémoire, Roger Bennati, animé par Christiane Garnero Morena, rencontre avec une  universitaire, responsable de par le monde de programmes scientifiques et culturels, qui n’aime rien moins que le travail de terrain et s’intéresse depuis de nombreuses années au patrimoine beausoleillois.

« J’ai découvert une ville attachante, qui mène un travail intéressant sur sa mémoire, son histoire, son patrimoine, et son territoire. Mes domaines de prédilections. »

Christiane GARNERO MORENA parlez-nous de votre parcours professionnel

Ma carrière est atypique. J’ai une formation universitaire classique et une formation musicale (pianiste), ce qui se traduit par des activités professionnelles dans le domaine du patrimoine (culturel et naturel), ainsi que dans le domaine musical.

Ces activités dans de nombreux pays m’ont permis non seulement d’acquérir une connaissance approfondie de certains domaines dans diverses zones géographiques, mais aussi de créer un réseau professionnel dans ces régions.

Quels sont vos domaines de prédilections ?

Mes antécédents académiques et ma carrière m’ont orientée vers les domaines de l’archtecture et du patrimoine.

À l’origine géographe (maîtrise), j’ai orienté mes études vers l’histoire de l’art, et surtout l’histoire de l’architecture baroque en obtenant un doctorat. Ensuite, je me suis tournée vers l’architecture, et surtout les grands architectes du 20ème siècle, y compris Le Corbusier. J’ai ainsi été archiviste de la Fondation Le Corbusier pendant 3 ans et organisateur de la tournée Le Corbusier pour les universités américaines.

Comment êtes-vous venue à vous intéresser à l’interculturalité ?

J’ai rejoint au début du projet l’équipe du Parc de la Villette à Paris. Cette expérience très riche a forgé mon intérêt pour l’interculturalité, un domaine dans lequel j’ai continué à travailler ces dernières années, sur des projets de recherche socio-urbains en relation avec le Ministère de la Culture en France ou sur des projets créatifs de musées de territoires, par exemple au Musée du Bardo à Tunis.

Vos travaux vous ont-ils conduit à enseigner ?

Attiré par la transmission du savoir, j’ai eu de nombreuses expériences d’enseignement, en particulier l’enseignement de l’architecture dans le domaine de la «ville et des territoires» en France, mais aussi à l’étranger (Italie, Tunisie, Turquie et universités américaines en Europe).

Comment continuez-vous à transmettre votre expérience et votre expertise ?

Ma passion pour le travail sur le terrain, développée lors de mon expérience au Parc de La Villette, m’a orientée, avec mes activités de professeur, vers le choix d’une activité de conseil.

Les expériences les plus frappantes et les plus pertinentes pour moi en ce qui concerne la perception des liens entre les peuples autochtones et les sites patrimoniaux et la richesse environnementale sont, entre autres, les projets que j’ai été amené à développer pour de nombreux sites patrimoniaux et les interventions dans de nombreux pays. Je suis experte pour le Conseil International des Monuments et des Sites ICOMOS France et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature UICN France.

Quelle est votre actualité ?

Actuellement, je suis responsable du programme scientifique et culturel, de la création des collections et de la muséographie du musée du site Preah Vihear au Cambodge, déclaré deuxièmeme propriété du Patrimoine mondial Khmer en 2008.

Comment avez-vous développé votre collaboration avec la ville de Beausoleil ?

Je partage ma vie entre Paris et Menton, la ville où s’est installée ma famille, d’origine italienne. J’ai eu le bonheur, il y a quelques années de remporter un marché pour la valorisation du Monument Historique Classé de l’Oppidum du Mont des Mules, dans le cadre du projet européen « Via Iula Augusta » itinéraire d’un patrimoine romain.

J’ai découvert une ville attachante, qui mène un travail intéressant sur sa mémoire, son histoire, son patrimoine, et son territoire. Mes domaines de prédilections.Depuis, je participe de près ou de loin, lorsque mon emploi du temps me le permet, à tous les travaux menés à ce titre, notamment dans le cadre du Réseau HMIT PACA( ) et de la Biennale Régionale.

Beausoleil est un réel « laboratoire » une fabrique de mémoires. J’exporte aussi ce travail de recherche aux quatre coins de la planète, au cours de mes conférences, comme récemment à Istanbul, dont la vieille ville conserve des similitudes avec le vieux Beausoleil historique, au niveau des techniques de constructions par exemple.

Justement, c’est un récit familial que vous allez narrer au Centre Histoire et Mémoire de Beausoleil ?

Oui, cette année, le nouveau Centre Histoire et Mémoire Roger BENNATI, m’a sollicitée pour mener des ateliers à partir de récits familiaux, que j’ai publiés dans « Regards décalés sur des patrimoines silencieux » ouvrage collectif commandé par le Ministère de la Culture en 2015. Une nouvelle expérience à Beausoleil à partager avec les habitants du quartier du Carnier et de l’ensemble de la Ville. Entre deux missions, entre Preah Vihear et Paris, je fais une petite visite à Beausoleil.

Je viendrai les 11 et 12 octobre pour évoquer la mémoire de mes familles paternelles et maternelles qui ont passé la frontière, et qui constitue mon histoire personnelle, mais aussi l’histoire et la mémoire de nombreux beausoleillois.

A qui sont destinés ces ateliers?

Ils s’adressent à tous. Je propose, à partir d’un récit autobiographique « La malle des Biancheri, ou Comment engranger la mémoire ? », de venir échanger et évoquer des souvenirs, avoir des pistes pour se lancer dans son propre récit ou écriture de la mémoire familiale.

A partir de quelques consignes, des échanges entre les participants, c’est souvent un exercice surprenant, amusant et aux résultats parfois étonnants.

Atelier « La malle dei Biancheri » ou comment engranger la mémoire ?
Mercredi 11 octobre à 10h et à 14h

Atelier « Carna venduta»
Jeudi 12 octobre à 10h et à 14h

Centre Histoire et Mémoire, Roger Bennati
26 avenue du Maréchal Foch