Les Architectes

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LES DEMEURES DE JACQUES DURAND

Le 15 mai 1909, Louis Vialet, chef d’orchestre de Monte-Carlo demande autorisation de

Le 15 mai 1909, Louis Vialet, chef d’orchestre de Monte-Carlo demande autorisation de construire une villa àl’actuel n°16 de l’avenue de Villaine, la villa Musika. Le projet est signé Jacques Durand.

construire une villa à l’actuel n° 16 de l’avenue de Villaine, la villa Musika. Le projet est signé Jacques Durand.

La partie de la voie comprise entre l’escalier Peirera et le tournant école des Copains, du n° 22 au n° 32 aurait pu s’appeler Jacques Durand. L’architecte monégasque a en effet réalisé toutes les villas riveraines. Ces “ maisons Durand “ sont construites sur des terrains qui appartenaient auparavant à la Société Foncière Lyonnaise.

Celle-ci introduit auprès des riches particuliers, avides de belles demeures, dans son quartier beausoleillois, son architecte fétiche qui s’était déjà illustré sur les terrains cannois de la S.F.L., édifiant ainsi l’hôtel de ville et le boulevard Carnot.

Dans “ La Construction Moderne “ du 24 novembre 1912, on peut lire :

“ Villa Musika à Beausoleil : cette villa est édifiée sur le territoire de Beausoleil, dans un des sites les plus enchanteurs de la Côte d’Azur.

Surplombant la baie d’Hercule et la principauté de Monaco, elle a une vue très étendue vers l’Est, sur Cabbé Roquebrune et les gracieux contours du cap Martin, les montagnes d’Italie avec Bordighera et Ospedaletti ; vers l’Ouest on découvre le splendide panorama de Beaulieu, Nice, Cannes et l’Estérel.

Le décor extérieur, exécuté, suivant l’usage du pays, au mortier de ciment et stuc, est étudié en harmonie avec le nom de l’édifice et la qualité du propriétaire.

Les balcons en fer forgé portent des motifs musicaux ; la frise sous la corniche de couronnement reproduit une portée de musique : tout cet ensemble est fort brillant avec des tons de peinture très chauds et du plus agréable aspect ”.

LÉOPOLD BERSTAMN

Le petit square Camille Blanc, comme bien d’autres lieux, renferme un trésor : le buste offert par Camille Blanc, en 1925, à la commune pour figurer dans le jardin qui porte son nom.

Cette oeuvre en bronze, qui le représente, est due au grand sculpteur russe Léopold Berstamn, figure phare de l’intelligentsia artistique de la Belle Epoque. Cet ancien élève de l’école de dessin de Saint Pétersbourg devient le sculpteur officiel de la cour impériale de Russie. Lorsqu’il s’installe à Menton, ville où il réside jusqu’à sa mort en 1939, sa villa “ les mouettes “, devient le rendez-vous de toutes les célébrités du moment.

De Menton à Monte-Carlo, la distance est brève. Ainsi, la S.B.M., c’est-à-dire Camille Blanc, son président, lui commande les bustes de Maupassant, de Massenet, de Berlioz et de Saint Saëns, qui ornent les terrasses du Casino. Rien d’étonnant, par conséquent, que Camille Blanc pense à lui quand il souhaite offrir à Beausoleil son buste, mais aussi une oeuvre de qualité exécutée par un artiste prestigieux.

INAUGURATION DU BUSTE DE CAMILLE BLANC

Le 4 mai 1942, sur ordre du gouvernement de Vichy qui souhaite récupérer les 21 kilos de métal, le buste est enlevé par les Ets Serre de Nice pour être fondu.

Le 6 novembre 1944, le Comité de Libération, vu les instructions du groupement d’importation et de répartition des métaux, en date du 7 octobre 1944, demande que soit réglé à la commune le prix de l’oeuvre détruite.

Ne pouvant toutefois se résoudre à une pareille perte, le 12 janvier 1948, la municipalité confie aux Ets Giordan Frères, fondeurs à Nice, le soin de reproduire, d’après le moule en plâtre original, le buste disparu.

C’est cette parfaite réplique, scellée sur un socle en pierre, qui est inaugurée en juin 1948 et qui demeure aujourd’hui.

SÉBASTIEN MARCEL BIASINI

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Le Credit Lyonnais

Lorsque Mme Henri Germain arrive à Nice, elle ne veut pas résider ailleurs que sur la colline de Cimiez. Son mari, en financier accompli, voit tout l’intérêt d’y attirer, en construisant un habitat de prestige, les riches étrangers. Il s’adresse pour cela à un jeune architecte local, un de ses amis, Sébastien Marcel Biasini, dont la carrière est nouvelle mais déjà talentueuse.

Ancien élève, médaillé de première classe de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris, il y suit l’enseignement de Charles- Auguste Questel, architecte responsable du Château de Versailles et membre de l’Académie des Beaux-Arts. Il est nommé inspecteur des travaux dans l’organisation de l’exposition universelle en 1867.

Il honore de nombreux contrats dans la région. En exemple, il trace le boulevard de Cimiez “ Voie Royale ” qui conduit au majestueux et colossal Excelsior Palace qu’ il édifie en 1895 – 1896. La reine Victoria en est l’hôte privilégie pendant plusieurs années.

Henri Germain lui confie la réalisation du nouveau siège turbiasque du Crédit Lyonnais.

Son avant-corps et sa colonnade, plus modeste que celle de Nice, simulent une loggia à triple arcade et donnent à l’édifice une solidité et une assise rassurantes qui sied parfaitement à l’image que se doit d’avoir un établissement bancaire. Henri Germain, satisfait, y aménage son appartement. En 1904, deux de ses employés M. Monnier, directeur et M. Bonnet, gérant des recettes, y demeurent. La “ Villa Beausoleil “, construite en 1892, appartient aujourd’hui à la Principauté de Monaco. Quant à Sébastien Marcel Biasini, on retrouve sa présence, dans la ville, au détour de l’avenue Général de Gaulle où il assure la direction artistique du théâtre music-hall le “ Riviera Concert (1906)”.

C’est dans sa ville natale et ses environs qu’il se révèle, toutefois, comme l’un des plus grands et des plus prolifiques  architectes de la fin du XIXe.